LE COSTUME NATIONAL BULGARE Le costume national bulgare a toujours été une arme puissante dans la lutte et le maintien de l’esprit national pendant les périodes de domination. Déjà au XI - XIIème siècle, les délégués auprès de la Cour de Byzance portaient le « Skaramanguia » (caftan) appelé « vêtement de coupe bulgare ». Du XV au XXème siècle, sous la domination ottomane, pour les bulgares restés sur le sol bulgare, aussi bien que pour ceux qui avaient dû s’expatrier dans le Banat (Roumanie) ou en Asie Mineure, le port du costume a été une marque d’attachement à la nation et à la culture bulgare. La notion de costume folklorique est récente, elle date du XVIIIème siècle et s’est cristallisée au moment du Réveil National et de la Renaissance bulgare, qui ont permis au peuple bulgare de se libérer du joug ottoman. Le costume folklorique est une cristallisation du passé, forme venue de partout et de tous les temps. Avant de disparaître, les choses se fixent dans le populaire… Le costume national bulgare est un ensemble complexe, formé de plusieurs pièces qui ne sauraient être dissociées, elles se complètent, s’interfèrent, chacune donnant à l’autre sa signification. Chaque pièce est interdépendante, y compris les bijoux, les parures, les coiffes et même la manière de se coiffer. Toutes ont une fonction, une raison d’appartenance et une symbolique. Les costumes nationaux sont d’une grande beauté et d’une grande diversité qui s’explique par la différence des régions climatiques et les influences subies. D’après la classification de Xristo Vakarelski », les quatre grandes variétés du costume national bulgare de femme sont : le costume à un tablier, le costume à double tablier, le costume saya le costume soukman Les costumes d’homme se divisent selon les régions en : Costumes blancs Costumes noirs Le costume à un seul tablier Le plus simple, constitué d’une chemise “tunique” et d’un large tablier enroulé dont les bords se croisent sur le côté gauche ou derrière (rarement à droite) et qui laisse voir la chemise, en marchant Plus tard le large de tablier de femme qui couvre tout le corps se partage en deux parties, dos et devant. Ce type s’est conservé dans beaucoup de costumes slaves encore de nos jours, c’est le costume à double tablier que nous étudierons plus tard. Bien qu’il semble un des plus anciens comme en témoigne Venera Naslednikova dans « Histoire du costume bulgare :“ sur la chemise les femmes portent une bande de tissu rectangulaire que l’on serre dans sa partie supérieure autour de la taille: c’est la forme la plus ancienne et la plus simple du tablier féminin slave, les bords droits de ce tablier se croisent l’un sur l’autre” , ce costume est inconnu dans les autres régions de la Bulgarie. Ce costume est porté dans les régions montagneuses et les villages isolés où il est conservé intact jusqu’au début du XXème S, de nos jours chez les nomades et dans le district de Blagoevgrad et chez les tsiganes et les Pomaks (bulgares musulmans) de Techpin où actuellement ils sont faits de trés beaux tissus et vendus comme des “antiques | Avec le costume , on porte sous la chemise les “Caleçons - Gatchi” de tissu blanc (actuellement coton) dont on voit seulement les extrémités sous la longue chemise, ce qui n’en change pas l’aspect extérieur. |